Pisseurs Involontaires de Glyphosate

Premières analyses de Bretagne, pilotées par l'association PIG BZH.



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Charles, de St Nazaire, a participé à cette première pisserie bretonne. Référent départemental, il peut répondre à vos questions aux rassemblements des coquelicots de St Nazaire, ou par mail envoyé à charles.dur44@gmail.com.

Des taux de glyphosate beaucoup trop élevés dans les urines de 36 bretons



Début mai, 36 personnes du nord Ille-et-Vilaine ont fait prélever leurs urines devant huissier à Langouët à l'initiative de l'association Les pisseurs involontaires de glyphosate en Bretagne. Les résultats sont tombés et ils sont assez impressionnants. "Les 36 sont largement au dessus de la norme autorisée dans l'eau potable qui est de 0.1 nanogramme par millilitre. Les taux sont en moyenne de 1.44 soit 15 fois la norme autorisée" explique David Thomas, le référent en Ille-et-Vilaine des Pisseurs involontaires de glyphosate en Bretagne. Mais il y a de grosses disparités entre les taux qui vont de 0.47 à 3, 18 soit jusqu'à près de 32 fois la norme.
Des plaintes contre l'Etat

Ces pisseurs involontaires dénoncent l'usage des pesticides et s'inquiètent de la présence de glyphosate dans leurs corps. Tous sont très sensibles aux questions environnementales comme David Thomas qui, entre autres, mange bio depuis 12 ans et s'approvisionne en circuit court. "Je me pose beaucoup de questions. Je suis donneur de sang depuis une quinzaine d'années et je me demande si par mon sang je transmets des choses que je ne devrais pas transmettre à des malades. C'est vrai que ce sont des questions que je n'avais pas et qui vont se poser dans les prochaines semaines" explique t-il. En tous cas, 32 de ces 36 pisseurs volontaires ont décidé de porter plainte contre l'Etat pour défaut d'information et mise en danger de la vie d'autrui.
Une prochaine pisserie à Fougères

Des "pisseries" collectives de ce genre, il y en a déjà eu en Bretagne comme à Lorient et Pontivy, et il y en aura d'autres notamment le 22 juin à Fougères. "On sait que du coté de Fougères, il y a énormément de cultures agricoles et on aimerait bien savoir si les gens là-bas sont plus exposés que d'autres dans d'autres endroits du département" explique David Thomas. On saura en tous cas bientôt ce qu'il en est à Redon. On attend d'ici peu les résultats de la "pisserie" réalisée mi mai.

https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/un-taux-de-glyphosate-beaucoup-trop-eleve-dans-les-urines-de-36-bretons-1559921393?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR30qgE0LE2-jjbcq-8FR1nqyg2pidPiHm9KxkTUGiaNcXb8nUPp2Uu2kWw#Echobox=1559921679

A St Nazaire, c'est samedi 15 juin.

Glyphosate : ​"On arrive déjà à près de 2.000 plaintes déposées"



Des plaintes pour quels motifs ?

"Pour “ mise en danger de la vie d’autrui ” puisqu’on répand dans l’environnement une molécule probablement cancérigène, pour “ tromperie aggravée ” car on nous a fait croire pendant des années que ces produits étaient inoffensifs, et, enfin, pour “ atteinte à l’environnement ” dans la mesure où ces produits détruisent la biodiversité, polluent les sols, les cours d’eau, les nappes phréatiques… Et le parquet peut, de sa propre initiative, élargir à d’autres motifs de poursuites."

Des plaintes contre qui ?

"Contre X. Mais le collectif vise aussi les personnes qui fabriquent et commercialisent ces produits, celles qui ont concouru au renouvellement de l’autorisation de leur utilisation en 2017 : nous nous basons pour cela, notamment, sur des textes copiés-collés entre le rapport de Monsanto et celui de l’Autorité européenne de sécurité des aliments, l’Efsa. On vise autant les personnes morales que les décideurs, personnes physiques, pour que ceux-ci soient mis face à leurs responsabilités."

Quelles sont les chances de succès de cette action en justice ?

"Quelque part, on a déjà gagné puisqu’il s’agissait d’alerter les magistrats et l’opinion publique, ce pour éviter que cela ne se reproduise. Le but ultime est évidemment d’identifier les responsables pour les envoyer devant une juridiction. Cela va être compliqué : l’enquête va être longue et ces gens vont se défendre bec et ongles. Mais on a bon espoir, notre dossier est très fourni, avec des éléments concrets et solides."

Vous avez vécu la genèse de ces campagnes de glypho-tests. Comment sont-elles nées ?

"Je défends les faucheurs volontaires d’OGM depuis une dizaine d’années. Et je les ai aussi assistés en 2017 quand ils ont été poursuivis en justice après leurs opérations anti-glyphosate dans les jardineries (ils peignaient au sol des bidons de glyphosate). C’est à l’occasion de ce procès qu’est née l’idée des analyses d’urine : l’idée était de démontrer aux juges que mes clients avaient tous du désherbant dans le corps, que leur action était donc légitime. Devant le juge, en août 2017, j’ai plaidé le fait que je suis moi-même contaminé, que ma femme et mes enfants le sont. Et je lui ai dit qu'il l'était probablement, lui aussi. On s’est rendu compte que, autour de nous, des gens avaient, eux aussi, envie de savoir. C’est comme ça que le collectif a eu l’idée de lancer ces campagnes…"

Quelle a été la décision du juge ?

"Comme la procureure l'a demandé, le juge a décidé de ne pas statuer et de saisir la cour de justice européenne pour questionner la législation sur ces produits. J’ai plaidé en novembre dernier, on espère le résultat courant juillet…"

https://www.lanouvellerepublique.fr/france-monde/il-est-l-avocat-des-pisseurs-de-glyphosate?fbclid=IwAR2Ygn6dTapf8shk1pRHZDyejoaWCj9SlYGSfhg6k-9bhxkLMrrVgWJHDOI