Forum Climat Presqu'île
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment : -50%
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
Voir le deal
69.99 €

Aller en bas
avatar
Fred
Messages : 427
Points : 721
Réputation : 14
Date d'inscription : 19/09/2018

Transition écologique : quand les étudiants s'impatientent Empty Transition écologique : quand les étudiants s'impatientent

Ven 18 Jan - 13:27
Face à l’urgence environnementale, de plus en plus d’étudiants en urbanisme s’étonnent de ne pas se voir enseigner le développement durable et l’urbanisme transitoire. Regroupés en collectifs au sein de leurs établissements, ils s’efforcent de pallier ce manque en organisant des débats et ateliers. Des initiatives qui illustrent une certaine inertie dans l’enseignement de la fabrique de la ville dans les grandes écoles. Rencontre avec l’association Villes et Décroissance qui s’efforce d’ouvrir un débat critique dans la formation de l’école urbaine de Sciences Po.

Étudiants du master STU de l’école urbaine de Sciences Po, ils organisent une « disco soupe », un repas cuisiné avec des invendus de marché. Tous membres de l’association Villes et Décroissance, ils ont convié des membres d’associations similaires, tous préoccupés par l’enseignement de l’écologie dans leur cursus.

L’association est jeune, elle a été créée un an plus tôt lorsque, au détour d’un verre, deux étudiantes de première année s’interrogent sur le contenu de leurs cours. La façon dont leurs professeurs présentent, ou plutôt omettent de présenter la question environnementale les préoccupe. L’une d’elle, Alexia Beaujeux, raconte les premières heures de l’association : « On a commencé par faire un post Facebook sur la page du master : “Est-ce que ça vous dérange qu’on parle des villes surtout comme un lieu où maximiser la croissance et dans une perspective de production de richesse ?” ». Le pavé est jeté dans la mare. Un collectif d’une douzaine de personnes se rassemble rapidement pour décider collectivement de la marche à suivre.
Stratégie du rentre-dedans

L’acte de naissance de l’association est l’écriture d’un manifeste qui pose par écrit leurs réflexions et leurs ambitions : « Tel qu’il est construit aujourd’hui, le master Stratégies Territoriales et Urbaines (STU) ne nous permet pas d’appréhender la rupture énergétique à venir et les enjeux urbains liés à la fin inéluctable de la croissance. (…) La création du collectif Villes et décroissance vise à compléter l’offre pédagogique du master par une nécessaire formation à ces enjeux. »

« Villes et Décroissance rejette l'idée d’un développement durable qui marierait croissance et transition écologique. »

Volontairement rentre-dedans, le nom de l’association et le manifeste rejettent d’emblée l’idée d’un développement durable qui marierait croissance et transition écologique. « On était d’accord sur des bases. Dès le début on sait qu’on s’oppose au développement durable. Les ressources naturelles sont limitées, les stocks d’énergie sont limités donc il ne peut pas y avoir de croissance économique illimitée » résume Alexia Beaujeux. « Dans le post Facebook il y avait aussi la dimension “où sont les territoires ruraux ?” », complète Victor Fighiera, autre membre de l’association. « Il faut savoir qu’on est dans un master qui s’appelle Stratégies Territoriales et Urbaines, pas seulement Stratégies Urbaines. Et on ne voyait pas les territoires ruraux. C’est regrettable parce que pour nous ils sont très importants. Les métropoles sont dépendantes des territoires ruraux. »
Ouvrir le dialogue

Concrètement, l’association se fixe trois objectifs : se former, sensibiliser et convaincre l’administration de faire évoluer la formation. L’association commence par organiser des ateliers lecture et des débats avec des spécialistes dans les locaux de leur école. Un dialogue s’établit ensuite avec l’administration dans l’espoir de faire évoluer la maquette pédagogique. En réponse aux demandes d’intégrer une discussion sur la décroissance dans le cours d’économie, l’administration suggère d’aller voir leur professeur d’économie directement. Et comme pour tester leur sérieux, celui-ci leur propose d’assurer eux-mêmes les deux prochaines heures de cours. « Trois étudiantes ont préparé un cours sur la critique des modèles économiques et l’ont délivré, explique Alexia Beaujeux. C’était incroyable parce que pendant deux heures, tous les étudiants, même ceux qui n’étaient pas d’accord avec nous, ont pu nous écouter. »

Un mouvement plus large

Une réalité également observée par le Shift Project, think tank reconnu d’intérêt général qui œuvre en faveur de la transition énergétique. Celui-ci présentait le mardi 20 novembre un rapport intermédiaire sur le thème « Mobiliser l’enseignement supérieur : condition indispensable à la transition énergétique » . Parmi les constats du rapport, les principaux sont l’intérêt croissant des étudiants pour les enjeux environnementaux et l’inertie des enseignements proposés. « Il serait surprenant que le système de l’enseignement supérieur, de par sa construction historique, soit adapté aux enjeux du changement climatique et aux profonds changements nécessaires pour y faire face. »

Source :
https://usbeketrica.com/article/transition-ecologique-etudiants?fbclid=IwAR0d4GcHeEHMuPUHMrZ9RkhtnyKRs-dH_qgNRiCrujhsAA7IDK56M7GoROI
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum