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Centrales nucléaires : les rivières trinquent durant l’été Empty Centrales nucléaires : les rivières trinquent durant l’été

Dim 17 Mar - 17:15
Centrales nucléaires : les rivières trinquent durant l’été

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Cet été (2018)  de nombreux départements sont touchés par la sécheresse, conséquence : la faune et la flore des rivières souffrent davantage des rejets d’eau chaude des centrales nucléaires. La migration de certaines espèces comme les truites ou les saumons en est perturbée. Des problèmes qui risquent fort de s’aggraver dans les années à venir avec le réchauffement climatique. Pour EDF, qui doit préserver ses intérêts financiers, la protection des écosystèmes aquatiques n’est pas une priorité.
Des centrales nucléaires gourmandes en eau

Une centrale a besoin d’eau en permanence pour évacuer la chaleur produite par la réaction nucléaire, et ce même à l’arrêt, deux méthodes sont utilisées en fonction de l’eau disponible sur le dite d’exploitation :

Refroidissement en circuit ouvert : en bord de mer ou sur les cours d’eau à fort débit, les centrales fonctionnent en circuit « ouvert ». Chaque réacteur prélève près de 50 m3/seconde pour ses besoins en refroidissement. L’eau est ensuite rejetée à une température plus élevée. C’est le cas, par exemple, à Fessenheim.
   Refroidissement en circuit fermé : sur les cours d’eau où le débit est plus faible, les centrales fonctionnent en circuit « fermé ». Chaque réacteur pompe près de 2 à 3 m3/seconde dont une partie s’évapore dans les tours de refroidissement, formant le panache blanc caractéristique. Le reste est ensuite rejeté.

En 100 ans la température du Rhin a augmenté de 3°C

Ces rejets d’eau chaude ne font pas le bonheur des milieux aquatiques. En 100 ans, la température du Rhin a augmenté de près de 3°C (lire : Fessenheim réchauffe dangereusement le Rhin), notamment à cause de la centrale de Fessenheim. Ces rejets thermiques agissent comme une barrière qui réduit considérablement les chances de survie des poissons grands migrateurs, comme les saumons et truites des mers. Leur impact est d’autant plus important en période de fortes chaleurs, avec des fleuves au débit réduit et à la température en hausse.

La loi ne s’applique pas
La loi fixant des limites au réchauffement des fleuves, EDF peut se voir contrainte de réduire la puissance de certains réacteurs  et pourrait théoriquement être conduite à les arrêter en cas de trop forte chaleur. Mais il faut bien faire tourner les climatiseurs, et tout arrêt de réacteur représente un manque à gagner d’un million d’euros par jour pour EDF… si bien que l’électricien n’a jamais cessé d’intervenir pour modifier la législation et obtenir des dérogations !

Ainsi, pendant la canicule de 2003, un grand nombre de centrales nucléaires ont bénéficié de dérogations successives. Dans les années suivantes, chaque centrale a eu droit à une réglementation ad hoc plus souple, avec par exemple une température limite en aval à ne pas dépasser basée sur une moyenne de 24h. Et si, en cas de « canicule extrême et nécessité publique », les limitations habituelles ne peuvent être respectées, un décret de 2007 autorise à modifier encore les conditions de rejets thermiques ! Les poissons apprécieront…
Une pollution chimique et radioactive accrue en cas de sécheresse

En temps normal, les sites nucléaires sont autorisés à rejeter dans l’eau d’importantes quantités de substances radioactives comme le tritium et le carbone 14 qui s’accumulent dans la végétation aquatique. Mais la pollution est surtout chimique : bore, hydrazine, phosphate, détergents, chlore, ammonium, nitrates, sulfates, sodium, métaux (zinc, cuivre…).. La chaleur favorisant la prolifération des amibes, EDF a tendance à utiliser encore plus de produits chimiques en été, notamment pour éviter que les tours de refroidissement se transforment en foyers de légionellose. Or lorsque le débit des cours d’eau se réduit, la concentration des substances polluantes augmente.

Plus il y a de centrales nucléaires le long : plus il y a de rejets. Le Rhône et la Loire refroidissent respectivement 14 et 12 réacteurs.
Selon des études d’EDF, si plusieurs sites procédaient simultanément à des rejets chimiques en période d’étiage sévère de la Loire, leur impact cumulé serait désastreux pour l’environnement. La législation impose aux centrales situées sur le même bassin versant de se concertent entre elles avant d’effectuer ces rejets, mais les agents de la centrale nucléaire de Belleville (Cher), interrogés en 2014, étaient incapables de dire si et comment EDF mettait en oeuvre cette concertation au niveau local et national !

Certes, en-dessous d’un débit particulièrement bas, les rejets chimiques dans les cours d’eau sont interdits. Ces substances sont alors stockées dans de grands réservoirs en attendant des conditions plus propices. Mais ces stockages précaires ne permettent de tenir que quelques semaines. Bien que la situation ne se soit encore jamais présentée, EDF pourrait être contrainte d’arrêter les centrales si la sécheresse perdure alors que ces réservoirs sont pleins. Dans tous les cas, ces substances seront relarguées plus tard dans l’année. Or un grand nombre de communes prélèvent leur eau potable dans les cours d’eau, comme Agen (Lot-et-Garonne), à seulement 20 km en aval de la centrale nucléaire de Golfech. Et bien des agriculteurs utilisent cette eau polluée pour arroser leurs cultures…

Des nuisances croissantes avec le réchauffement du climat

Le changement climatique promet la multiplication des épisodes extrêmes (notamment sécheresses et canicules) et risque d’aggraver la pression sur les cours d’eau. Plutôt que d’accumuler dérogation sur dérogation au mépris des écosystèmes aquatiques, EDF ferait mieux de se rendre à l’évidence : à terme, bon nombre de centrales ne pourront plus produire d’électricité. Des études prédisent une baisse de débit d’étiage des fleuves de 20 à 40 % d’ici à 2050, mais il ne sera sans doute pas nécessaire d’attendre cette date. En effet dès 1995, les commissaires-enquêteurs en charge de l’enquête publique pour la centrale de Civaux avaient émis un avis défavorable, estimant que les rejets prévus n’étaient pas compatibles avec le débit de la Vienne.

Les centrales côtières, quant à elles, seront confrontées à un autre problème : certaines risquent d’être menacées par la montée des eaux, comme Gravelines (construite sur un polder) ou le Blayais (déjà inondée lors de la tempête de 1999).

Sources  :

   Sécheresse et canicule : le nucléaire fait souffrir les cours d’eau, paru sur sortirdunucleaire.org
   Fessenheim réchauffe dangereusement le Rhin, paru sur sortirdunucleaire.org
   Fortes chaleurs : la centrale nucléaire du Tricastin contrainte de ralentir temporairement un de ses réacteurs , paru sur francebleue.fr

Article d'origine :  https://www.mieux-vivre-autrement.com/centrales-nucleaires-les-rivieres-triquent-durant-lete.html
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Jeu 30 Mai - 20:18
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isa
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Centrales nucléaires : les rivières trinquent durant l’été Empty Re: Centrales nucléaires : les rivières trinquent durant l’été

Mar 4 Juin - 12:00
En complément :

Va-t-on devoir stopper l'activité de la centrale de Civaux à cause de la sécheresse en Limousin ?

Le scénario est sérieusement envisagé par l'établissement public territorial du bassin de la Vienne.

Centrales nucléaires : les rivières trinquent durant l’été Civaux-86-centrale-nucleaire_4357278

Va-t-on devoir limiter la production d’électricité à la centrale de Civaux, voire l’arrêter dans un futur proche avec toutes les conséquences que cela implique ?
Le scénario semble à première vue relever de la science-fiction. Et pourtant…
Il est actuellement étudié le plus sérieusement du monde par des scientifiques et des responsables politiques au sein de l’agglomération de Limoges.

C’est le cas d’Alain Delhoume, maire de Saint-Gence et vice-président à Limoges Métropole chargé des questions environnementales et du cadre de vie. L’édile confirme que cette question sensible a été débattue lors d’une réunion en mars dernier, à Lussac-les-Châteaux, du conseil d’administration de l’établissement public territorial du bassin de la Vienne.

« Nous pouvons dire que c’est la première fois que nous sommes placés face à une situation de cette gravité »

Alain Delhoume

« Je siège au conseil d’administration et nous avons abordé ce point. À cause de la sécheresse, les réserves en eau sont insuffisantes, or c’est l’eau de la Vienne qui refroidit la centrale », note Alain Delhoume.

Centrales nucléaires : les rivières trinquent durant l’été Delhoume_4357283

« S’il ne pleut pas plus, nous allons être confrontés à une problématique importante. Nous pouvons dire que c’est la première fois que nous sommes placés face à une situation de cette gravité. »
Le 3 juillet prochain, le conseil syndical de l’établissement public territorial du bassin de la Vienne se réunira et devra prendre la décision.
« Nous devrons trancher sur la question d’arrêter la production de la centrale de Civaux. Ce type d’événement nous le confirme chaque jour un peu plus : le réchauffement climatique, ce n’est pas une vue de l’esprit. Loin de là… »

Franck Lagier

https://www.lepopulaire.fr/limoges-87000/actualites/va-t-on-devoir-stopper-l-activite-de-la-centrale-de-civaux-a-cause-de-la-secheresse-en-limousin_13572694/?fbclid=IwAR2xzKIHgGU-lU5B75U3p7TWQs2HsKxn4Y7bcZzpknXCpw0V1uf7N3AMM2A
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Mar 18 Juin - 23:34
Maine-et-Loire: Alerte sur une «contamination» radioactive de la Loire

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L’Acro a effectué des prélèvements dans la Loire entre décembre 2017 à mai 2019.
« La concentration dans l’eau de la Loire a atteint 310 Bq/L », selon le laboratoire.
Une « contamination » radioactive « anormalement élevée » de la Loire à Saumur (Maine-et-Loire), « en aval de cinq centrales nucléaires ». Voilà les conclusions des observations de l’association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest (Acro), communiquées ce mardi. La présence de tritium (hydrogène radioactif) y « est quasi systématique aussi bien dans le fleuve que dans les eaux de consommation. En janvier 2019, la concentration dans l’eau de la Loire a atteint 310 Bq/L », alerte le laboratoire basé à Hérouville-Saint-Clair, près de Caen dans un communiqué commun avec le Réseau Sortir du nucléaire.
Une enquête demandée

« Est-ce dû à un incident ? Le collectif Loire Vienne Zéro Nucléaire et l'Acro alertent les autorités et demandent une enquête pour déterminer l’origine de cette valeur exceptionnelle », ajoutent les associations.

Sur la Loire, « le tritium est présent sur près de 400 kilomètres, entre Dampierre-en-Burly et Nantes », ajoute l’Acro dans son rapport d’analyse de prélèvements effectués de décembre 2017 à mai 2019. A Châtellerault, « sur la Vienne les eaux de la rivière et de consommation sont contaminées en tritium à chaque prélèvement mensuel depuis décembre, jusqu’à 50 becquerels par litre (Bq/L). La centrale nucléaire de Civaux en est à l’origine », affirment-elles.
Une « sous-estimation » de « la toxicité » du tritium ?

Selon l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), « le code de la santé publique fixe une référence de qualité de 100 Bq/L pour le tritium, qui ne représente pas une limite sanitaire mais un seuil qui, lorsqu’il est dépassé, entraîne une investigation complémentaire pour caractériser la radioactivité de l’eau ».

Dans un rapport demandé par l’Association nationale des commissions locales d’information nucléaire, un scientifique du CNRS concluait en 2010 à une « sous-estimation » par « les instances de radioprotection » de « la toxicité » du tritium, seul radioélément dont les rejets autorisés augmentent en France. Par ailleurs « le manque de données » sur des « effets cancérogènes du tritium (…) est flagrant », selon ce rapport.

https://www.20minutes.fr/planete/2543203-20190618-maine-loire-alerte-contamination-radioactive-loire?fbclid=IwAR1CsLIkZdQ_IzhYHj8KvWLCbPoTCgOvtx_bK0G0nJ5nuqt3n8NBiTEOipA
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