L"exemple de Metz qui va financer les idées écologiques de ses habitants

Les élus de la ville de Metz (Moselle) l’ont annoncé à l’aube de leur conseil municipal inaugural de 2019, qui aura lieu jeudi 31 janvier : « 43 projets choisis par les habitants seront mis en œuvre au cours de l’année 2019 », pour un total de 583 idées soumises en 2018. Sur les projets choisis, « le taux de réalisation est proche de 100 % », selon le maire (PS) Dominique Gros.



Face au « succès » de l’opération en 2018, la municipalité a décidé de la reconduire en 2019, mais cette fois sur deux thématiques bien précises : le développement durable et l’écologie urbaine. Ce « budget participatif éco-citoyen », comme il a été nommé, est une première en France, selon Dominique Gros :

   On sent un besoin d’environnement, c’est la lutte contre les dérèglements climatiques, c’est l’envie d’avoir du vert autour de soi, ce sont les arbres qui protègent, etc. (…) Je pense que ça va marcher car il y a des demandes très profondes. La ville doit contribuer à la protection de l’environnement.

Au total, depuis la première édition du budget participatif en 2014, qui prend en compte les idées des riverains, près de 200 projets ont été réalisés à Metz, pour près de 4 millions d’euros.

Calendrier, conditions… ce qu’il faut savoir

Le phasage du budget participatif est divisé en cinq étapes. Premièrement, les habitants auront du 14 février au 19 mars 2019 pour soumettre leurs idées auprès de leurs comités de quartier. Ensuite, la Ville les étudiera du 20 mars au 20 juin, avant de reprendre contact avec les habitants du 21 juin au 20 septembre.

Du 21 septembre au 7 octobre, les citoyens sont invités à donner leur avis sur le site de la ville. Enfin, la municipalité classe les idées par priorité jusqu’au 7 novembre.

Les idées proposées devront tout de même suivre un certain nombre de critères. Elles devront premièrement répondre au principe de développement durable (solidarité, lutte contre le changement climatique, épanouissement, production et consommations différentes, protection de la nature..).

L’idée doit ensuite fédérer un maximum de citoyens, au nom de l’intérêt général. De plus, elle doit correspondre aux champs de compétence de la ville (éducation, sport, espaces verts, urbanisme, propreté, culture…). Enfin, elle doit relever des dépenses d’investissement consenties par la Ville pour améliorer le cadre de vie.

Les citoyens appelés au vote

Mis à part les cinq semaines laissées aux administrés pour déposer leurs idées, il y aura de nouvelles mises à contribution. Une votation citoyenne pour la reconversion des entrepôts frigorifiques de la rue du Général-Ferrié aura lieu en février 2019, pour commencer.

Les comités de quartier seront quant à eux renouvelés d’ici mars. Ensuite, une nouvelle concertation impliquera cette fois l’avis des habitants sur le projet d’aménagement des berges de la Moselle entre le printemps et l’été. Enfin, une autre votation citoyenne pour le projet d’éclairage de la cathédrale Saint-Étienne se tiendra en décembre 2019, à l’aube des 800 ans de l’édifice.

Source :  https://actu.fr/grand-est/metz_57463/metz-va-financer-idees-ecologiques-ses-habitants-une-premiere-france_21135122.html?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR3LSdwGr2ibN4kcqyvsG13VSiAAjb8_pawBmASxjM7Pqxli_03NBPROiKg#Echobox=1548774550

Végétalisons les Champs libres, porté par Pascal Branchu, a remporté les suffrages des Rennais. Dans le top 10 des lauréats de la 4e saison du budget participatif, une majorité de projets pour verdir la ville.

Son projet Végétalisons les Champs libres (10 000€) a été le mieux élu de la saison 4 du budget participatif rennais. L’association qu’il préside, La nature en ville, a déjà créé une dizaine de jardins en ville, et même « construit un jardin en trou de serrurier » , dans l’espace vert aménagé à l’arrière des Champs libres, sourit Pascal Branchu. Un composteur à ciel ouvert utilisé par tout le voisinage, « qui permet de redonner vie à la terre » en attirant insectes et vers.

« En finir avec le désert minéral »

Face au succès de ce « jardin du champ de l’esplanade » , créé en 2017, où se trouve également une serre e des jardins suspendus, « on s’est dit qu’il fallait agir de l’autre côté » . L’an passé, l’association propose alors une première fois son idée de plantation d’arbres fruitiers autour des Champs libres, une zone particulièrement minérale.

« On nous a proposé de mixer notre projet avec d’autres, qui souhaitaient aussi végétaliser le centre-ville. » Le projet est lauréat, mais il s’en mord malgré tout les doigts : « il y a eu une visite exploratoire en octobre sur une dizaine de lieux, donc les abords des Champs libres, mais on n’a jamais été rappelé. Alors on a re-proposé notre projet, seuls, cette année. »
[À l’arrière des Champs libres Pascal Branchu et l’asso La Nature en Ville qu’il préside ont construit un jardin en serrurier l’an dernier.]



Avec le même succès… À savoir 1 191 voix. « Les arbres peuvent réduire de 20 à 50 % les concentrations de particules fines, rapporte-t-il. C’est nécessaire pour une ville vivable, pour le climat et la qualité de vie. » Côté mise en œuvre, il aimerait planter « des arbres fruitiers à coque : noisetiers, noyers, amandiers… » le long de la rue, face au bâtiment. « Ce sont des arbres peu élevés, qui permettront à chacun de cueillir les fruits » pour s’en régaler. Seule difficulté : « Il faudra qu’on obtienne le plan des réseaux (électrique, eau...) pour savoir quelles dalles retirer. »

Mais pas de quoi s’inquiéter : au pied des arbres, « on plantera des fleurs colorées comme des soucis, dont les longues racines permettent à l’eau de pénétrer dans le sol. » Sur le côté, le long du muret de la Douane, il verrait bien « de la vigne ou des kiwis, pour en finir avec le désert minéral. »

2e lauréat : Nichoirs pour martinets et chauves-souris
[Hélène Demay et ses nichoirs pour chauves-souris (le long de la rambarde) et martinets.]



« Je suis admirative des martinets, ces oiseaux qui migrateurs qui viennent chaque année depuis le sud de l’Afrique pour élever leurs petits chez nous, entre avril et juillet. » Hélène Demay, Rennaise passionnée d’oiseaux, est adhérente depuis bientôt deux ans à la Ligue bretonne de Protection des Oiseaux.

Or, « les vieux bâtiments dans lesquels les martinets, comme les chauves-souris nichaient, son démolis ou réhabilités. C’est très bien de rénover et d’isoler les bâtiments, mais on en profite pour tout reboucher et construire des bâtiments lisses, sans ouverture. » Et sans petite ouverture dans le mur ni minuscule espace entre le haut du mur et la toiture… Des endroits pourtant parfaits pour nicher.
« Ils subissent déjà les pesticides, le changement climatique… »

Les chauves-souris, elles, vivent ici toute l’année. Mais pour passer l’hiver, elles ont besoin « d’un accès à des combles et de petites cavités. Elles se cachent parfois derrière un volet qu’on n’ouvre jamais ».

« Pour nous, ça n’est pas grand-chose, mais pour eux ça fait tout ! Les oiseaux et chauves-souris subissent déjà les pesticides, le changement climatique… Si on leur retire les endroits pour nicher, on les condamne à disparaître. C’est important de vivre dans une ville dans laquelle il y a encore de la vie, de la biodiversité. »
[Annabelle Nogues veut remplacer l'eau potable des toilettes par de l'eau de pluie.]

Sans compter le mets favoris des chauves-souris comme des martinets sont les insectes, qui seront moins nombreux à nous piquer. Elle a déjà présenté à la mairie des nichoirs en bois « fabriqués à Dol-de-Bretagne » , qui seront installés sur des bâtiments publics. « J’espère que cela donnera envie aux Rennais se poser des nichoirs chez eux. C’est possible même sur un balcon… »

3e lauréat : Utiliser l’eau de pluie dans les toilettes publiques



Elle trouve depuis bien longtemps « absurde d’utiliser le circuit d’eau potable, qui doit être filtrée et nettoyée, pour alimenter les toilettes. » Mais le déclic, Annabelle Nogues, Rennaise de 31 ans l’a, lorsque « des amis ont fait construire leur maison. Ils ont anticipé en créant un double circuit : eau portable et eau de pluie, pour alimenter leurs WC. Certes, ils sont dans le Finistère, blague-t-elle, mais à Rennes on devrait avoir assez de pluie pour faire de même… »

Elle met donc son projet « Stop au gaspillage d’eau potable » au vote du budget participatif de Rennes. « J’a proposé de séparer les circuits d’eau des toilettes publiques et bâtiments de la ville, pour montrer l’exemple » , poursuit-elle. Mais elle craint que « les 30 000 € budgétés par la Ville » n’y suffisent pas. « J’attends que l’on me contacte pour voir ce qui peut techniquement être mis en place. »

Les projets lauréats qui ont reçu le plus de voix :

1- Végétalisons les Champs libres (1 191 voix)

2-Un toit pour les martinets et les chauves-souris (1 009 voix)

3- Stop au gaspillage d’eau potable (998 voix)

4-Bibliothèques pour tous dans le métro (936 voix)

5-Lumière sous République (890 voix)

6-Remplacer le bitume par du bitume végétal (832 voix)

7-des jardins verticaux dans la ville (802 voix)

8-Un safari graffiti à rennes (797 voix)

9-Préserver la biodiversité ordinaire dans le quartier Cleunay/Arsenal/Redon/La Courrouze (753 voix)

9-Parc en mosaïques dans le quartier Thabor/St-Hélier/Alphonse-Guérin (753 voix)

10- Des toilettes publiques pour tous et toutes (704 voix)

Source : https://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/rennes-ces-projets-citoyens-vont-voir-le-jour-6233077?fbclid=IwAR0VwgL5jvkUrmUUAARUuh7GKFyalRaGRg0FalNeJ-pJbWuc4QyINxz3jD0