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Philippe Ricordeau
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Les gilets jaunes et l'avenir du climat en presqu'ile  Empty Les gilets jaunes et l'avenir du climat en presqu'ile

Jeu 22 Nov - 12:32
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Ci dessous, et pour engager le dialogue et les échanges, ce petit billet d'humeur, posté à destination de celles et ceux qui s'irritent (et j'en étais...) de ce mouvement des gilets sur lequel le Rassemblement National lorgne avec gourmandise :  

Ces gilets jaunes, donc... "Ce sont des gens perdus - et ils le seront de plus en plus à mesure du changement climatique - et souvent en situation précaire (idem), et aussi rejetant massivement les partis traditionnels qui ne les comprennent pas (dont les écolos), et aussi n’ayant pas fait le cheminement militant qui nous permet, à nous, d’être sur cette liste de diffusion !!! Et donc, que veut-on ? Les rejeter dans les bras des seul.e.s qui les écoutent, c’est à dire le RN ?! Ou bien plutôt les aider à changer de perspective… Car on ne pourra rien faire sur le climat ni préparer le futur, sans celles et ceux qui sont aujourd’hui en colère et demain le seront plus encore quand il y aura des pénuries et de difficultés de toutes sortes. C’est pourquoi, d’ailleurs, je trouve, encore une fois, particulièrement désolant l’absence de mots d’ordre concrets aux marches du climat organisées tous les mois. Cela donne de nous une image d'intello-écolo-bobo sympathique et joyeuse pas du tout opérant pour les personnes qui pour beaucoup sont effectivement dans la difficulté (même si, pour certains, ils portent une part de responsabilité dans ce qui leur arrive). Je regrette donc infiniment, dans ce contexte, que l’on ne propose pas un chemin explicite pour « changer le système pas le climat ». A titre d’exemples, pourquoi ne pas exiger, et donc le dire partout en France, : d'avoir une gratuité intégrale des transports en commun, de ré-ouvrir sans délai toutes les lignes de chemin de fer fermées ces dernières années (et, en attendant, installer des services de bus ou de taxis collectifs), de ré-ouvrir sans délai et partout des services publics de proximité (bureau de poste, sécu, hôpitaux de proximité, etc), d’investir massivement dans des emplois associatifs permettant le développement d’alternatives locales, de subventionner massivement l’agriculture bio et locale, etc… Bref, il faudrait pouvoir afficher toute une liste de solutions pratiques qui changeraient effectivement le système et susceptibles d’être reprises, y compris par des personnes qui ne sont pas encore très sensibilisées aux questions climatiques… A défaut, on se retrouvera toujours entre nous avec un noyau de militant.e.s plus ou moins important mais sans réelle possibilité d’induire un vrai changement. Or, on a de moins en moins de temps pour agir. Pour cette raison, pour ma part, je suis pas loin de penser que ce serait irresponsables de notre part de rester trop longtemps « hors sol » dans nos revendications."
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Les gilets jaunes et l'avenir du climat en presqu'ile  Empty Re: Les gilets jaunes et l'avenir du climat en presqu'ile

Ven 23 Nov - 16:13
En complément à ce témoignage, quelques extraits : "Recours gracieux contre l'état pour son inaction en matière de changement climatique" " - "on est vraiment pas sur la trajectoire qu'il convient au regard du dernier rapport du GIEC" - "la france a augmenté ses emissions de Co2 en 2016, en 2017 malgré l'accorde de Paris " - " je veux des actes" - "Les mots ne suffisent plus" - "je veux qu'on réoriente nos politiques pour lutter efficacement contre le changement climatique" - "risque de submersion et d'inondation" - "au bord de la 6eme extinction" - " des villes ont de l'audace politique" - "changez de modèle" - "changez le système le système" - "se battre contre les lobbys" - " ne pas jouer les uns contre les autres" - " l'écologie est aussi sociale" - "ça rend aussi du pouvoir d'achat à mes concitoyens" - "ce n'est pas opposer l'écologie et les citoyens et le pouvoir d'achat "- "quand on réussit a mixer les 2, ça marche de pair a titre individuel et à titre collectif"

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Ven 23 Nov - 16:39
Nicolas Hulot : «Combiner les problèmes de fin de mois et de fin du monde»

Les gilets jaunes et l'avenir du climat en presqu'ile  11510410

Prendre de la hauteur. Ne pas «ajouter de la division à la division». Mais au contraire dialoguer, rassembler, réfléchir ensemble aux solutions à apporter aux crises écologiques et sociales. Le retour médiatique de Nicolas Hulot, trois mois après sa démission fracassante du gouvernement, avait été prévu de longue date, avant la bronca des «gilets jaunes». L’ex-ministre de la Transition écologique et solidaire avait envie de dire aux Français qu’il n’abandonne pas le combat. Lui qui a reçu, rien qu’à son domicile en Bretagne, des centaines de lettres de citoyens lui disant qu’ils ont compris l’ampleur du chaos climatique et de l’effondrement de la biodiversité, la menace que cela représente pour l’humanité à brève échéance. Beaucoup lui faisant part de leur envie d’agir.

Nicolas Hulot avait envie d’être constructif, de regarder de l’avant et non pas dans le rétroviseur. Il se trouve qu’entre la décision de faire cette Emission politique sur France 2 il y a plus d’un mois et ce jeudi, la France s’est couverte de gilets jaunes. Alors, Hulot a dû le dire et le répéter : oui, il a défendu la taxe carbone, et oui, il l’assume… mais seulement si celle-ci est accompagnée d’un coussin social digne de ce nom, pour aider les ménages les plus modestes, ceux qui sont aujourd’hui piégés parce qu’on les a incités à acheter des voitures diesel et vivre en zone périurbaine.
«Fin de mois et fin du monde»

Comme nous l’avons révélé, Nicolas avait averti cet été Emmanuel Macron et Edouard Philippe de cette absolue nécessité d’un accompagnement social, en vain : «Je n’ai pas été entendu.» Il avait, dit-il, tout tenté pour éviter l’opposition «caricaturale» entre les questions écologiques et sociales, alors qu’elles sont au contraire intimement liées, que ce sont les plus défavorisés qui souffrent le plus de la pollution de l’air ou des inondations. Le problème n’est pas là, a-t-il affirmé. Il est dans le fait que la fiscalité n’est plus équitable, que les impôts sur les bénéfices des sociétés ont baissé, que le kérosène des avions ou le fioul lourd des cargos n’est pas taxé… La transition ne peut être que solidaire. Et opposer écologie et social est un faux débat. Tout cela, Nicolas Hulot l’a martelé en début d’émission, l’air grave, le tic fréquent. Tout en remettant les choses en perspective, d’un ton ferme, presque excédé : «Il faut se préoccuper des fins de mois des Français mais il faut aussi se préoccuper d’un autre enjeu : la perspective de la fin du monde, ou en tout cas la fin d’un monde pacifique, qui n’est plus une hypothèse d’école.»

Las, cela n’a pas empêché un dialogue de sourds avec Benoît Julou, porte-parole des gilets jaunes de Saint Brieuc, qui a qualifié Hulot de «comique» déconnecté de la réalité, estimant que «pour l’écologie, on va laisser crever des gens sur la route». Ce à quoi Hulot a répondu, tentant de rester pédagogue et rassembleur : «Si on oppose Parisiens et provinciaux, écologie et social, on va tous dans le mur. Moi, ça ne me fait pas rire. […] Ne mettez pas tout sur le dos de l’écologie, c’est une partie infime de la fiscalité.»
«So-li-da-ri-té»

Hulot a réussi, jeudi soir, à mettre sur la table des sujets majeurs, souvent peu débattus dans les émissions politiques : la santé environnementale, les pesticides, les 48 000 morts prématurées par an à cause de la pollution de l’air… Il a insisté, détachant bien les syllabes : «On est en train de perdre la guerre (sur le climat), on va le payer plein pot et nos démocraties vont s’e-ffon-drer.» Face à la montée des populismes, il faut davantage de «so-li-da-ri-té». Et de répéter, encore, ce nouveau mantra : «Il faut combiner les problèmes de fin de mois avec les problèmes de fin du monde.»

Face à l’agricultrice Céline Imart, vice-présidente des Jeunes Agriculteurs, proches de la très productiviste et pro-pesticides FNSEA, qui défendait coûte que coûte le glyphosate, ou face à Geoffroy Roux de Bézieux, le patron du Medef, Hulot est resté calme, posé. Non, la technologie ne fera pas tout. Non, «une économie basée sur une croissance infinie dans un monde fini» n’est pas viable. Oui, l’agriculture biologique et l’agroécologie, «il faut y aller à fond». Et de citer Edgar Morin : «Puisqu’on est tous foutus, soyons frères.»

Solidarité, réconciliation, Hulot n’a cessé de répéter ces mots. «On peut continuer à s’engueuler comme ça sur les plateaux télés, on est condamnés à agir tous ensemble, ou à mourir tous ensemble comme des idiots.» Hulot en 2022 ? «Un fantasme de journaliste.» Tête de liste aux élections européennes ? Il cite plutôt les initiatives de terrain, citoyennes : Alternatiba, l’appel des coquelicots, celui de Youtubeurs. Se dit disponible, mais en tant qu'«un des porte-parole» d’un vaste rassemblement citoyen, porteur des «innovations de dingue qui existent dans la société». Le champ politique conventionnel, c’est fini. De toute façon, a-t-il martelé, encore et encore, «un homme ou une femme ne changera rien si la société ne se réconcilie pas». Résultat : 65% de téléspectateurs convaincus. Et de lancer, avec l’énergie du désespoir : «Le temps de l’utopie est décrété.»

Plus d'info  : https://www.liberation.fr/france/2018/11/23/nicolas-hulot-combiner-les-problemes-de-fin-de-mois-et-de-fin-du-monde_1693737?fbclid=IwAR1ebdddoWEfcw8_LlsB4SmiqMeX6nb8dEWMciW7r1z17NMsPBh6tGiCfp0
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Les gilets jaunes et l'avenir du climat en presqu'ile  Empty Re: Les gilets jaunes et l'avenir du climat en presqu'ile

Ven 23 Nov - 20:39
Nous aussi, engagés dans les luttes sociales et écologiques, enfilerons des gilets le 24 novembre

Initiative Mille gilets

Les gilets jaunes et l'avenir du climat en presqu'ile  Arton16103-de88d

Gilets jaunes : un mouvement confus, désordonné, mais unique, original, et jailli de la société. Pour les auteurs de cette tribune, il ne faut pas regarder ce mouvement « en surplomb », mais tenter de le comprendre et l’accompagner.

Samedi 17 novembre, à l’appel de quelques personnes en colère sur Facebook, 2.200 points de blocages ont essaimé partout en France, sur les ronds-points, à l’entrée des péages, des agglomérations, des stations-services. Près de 300.000 personnes sont descendues dans la rue. Plusieurs autoroutes ont été ralenties ou paralysées. Des milliers de personnes ont marché sur des Champs-Élysées rendus à leurs pavés, jusqu’à aller frôler le palais Présidentiel. Des centaines de blocages continuent partout. L’Île de la Réunion est paralysée. Il se passe quelque chose.

À quand remonte le dernier moment, en France, où des centaines de milliers de personnes ont pris la rue sans attendre les consignes d’aucune organisation pour tenter de bloquer les rouages de l’économie ?

« Bloquons tout ! » Au printemps 2016 ni les Nuit Debout, bavardes, ni la CGT, isolée, n’y étaient parvenus. Deux ans et demi plus tard des dizaines de milliers d’anonymes reprennent ce mot d’ordre comme une évidence.

À partir de ce constat deux chemins s’ouvrent à nous : soit commenter en surplomb, soit descendre dans la mêlée avec humilité. Nous, personnes impliquées dans des luttes sociales, écologistes, et des territoires en lutte, avons fait notre choix : la distance confortable, nous la laissons aux éditorialistes coupés du monde et à l’entre-soi d’un certain militantisme.

C’est pourtant elle qui transpire dans la plupart des discours médiatiques. Ils réduisent les « gilets jaunes » à « un mouvement de la France périphérique », une Nuit debout provinciale, un poujadisme de parking, un cheval de Troie de l’extrême-droite. Des sociologismes qui bornent et balisent ce « ras-le-bol » à peine né et donnent surtout des raisons de s’en tenir à distance, de le mépriser.

Deuxième erreur : réduire les « gilets jaunes » à une querelle sur la fiscalité écologique. La bataille caricaturale des motards fachos de province contre les gentils écolos métropolitains à vélo. Mais le débat n’est-il pas ailleurs ? Plutôt que d’accuser les gilets jaunes de grogner, ne faut-il pas plutôt se demander pourquoi le kérosène des avions n’est pas taxé, pourquoi l’évasion fiscale est toujours plus massive, et les capitalistes chaque année couverts de cadeaux ?

La plupart des témoignages le disent : comme la loi Travail avait été un détonateur en 2016, le prix du carburant est la goutte d’essence qui met le feu à la plaine. Une terre déjà brûlée par un an et demi d’assauts pyromanes de la bande à Macron. « On travaille pour mettre du gasoil dans la voiture qui nous emmène travailler. Vous voyez le truc ? » expliquait Mich derrière les palettes à Bar-le-Duc samedi dernier. N’est-ce pas là remettre en question les fondements même de la société de consommation et l’aliénation marchande, ce « monopole radical » dont Ivan Illich parlait dans Énergie et Équité ?

Difficile, pour autant, de généraliser le vélo-cargo comme solution pour que des millions de précaires péri-urbains aillent au boulot ! Nous devons plutôt rompre avec le mépris de classe et le moralisme d’une certaine gauche et d’une certaine écologie. L’écologie que nous portons est sociale, elle implique une confrontation avec le réel. De se coltiner ses contradictions béantes et les forces contraires qui le travaillent.

En Meuse, par exemple, il y a des blocages filtrants à Bar-le-Duc et la tonalité peut sembler assez droitière. Mais non loin, à Commercy, par contre, un drapeau « Municipalisme libertaire » flotte sur un rond-point à côté d’une banderole « Stop Taxes », et une cabane de palettes et de ballots de paille se monte sur la place publique. Et ailleurs que se passe-t-il ? Quelle est la couleur des gilets à 30 km ? 100 km ? Plus loin encore ? Il faut aller voir.

Inassignables à une identité ou une organisation politique, beaucoup semblent manifester pour la première fois sous l’étendard de ce « mouvement citoyen ». « Pour une première, on est servis ! », disaient certains d’entre eux sur les Champs-Élysées au milieu des lacrymos. On est loin du folklore des manifs traîne-savates : c’est tout simplement la première fois dans l’histoire des mouvements sociaux qu’une base de 300.000 personnes sans encadrement, livrée à l’auto-organisation, a pris la rue.

C’est une chance, et un vrai problème pour le gouvernement. Comment négocier avec un mouvement sans leaders, sauf quelques porte-paroles autoproclamés ici et là ? La cocotte-minute enfle et les soupapes des directions syndicales sont brisées. Les corps intermédiaires, piétinés par le roi Macron et ses prédécesseurs, usés par des années de régressions sociales, sont démonétisés. Le trop-plein trouve ses propres chemins pour déborder.
Aucun mouvement n’est chimiquement pur

On entend enfin des esprits chagrins dénoncer la « confusion politique ». Haut les cœurs, sortons de nos chambres ! Il n’y a pas à s’en plaindre mais plutôt balayer devant sa porte. Cette confusion, c’est celle d’une époque où « Révolution » est le titre d’un livre de Macron et où Marine Le Pen récolte 37 % du vote ouvrier. Où les forces de transformations sociales ont perdu la bataille culturelle, ou l’ont laissée aux forces réactionnaires. Où le mouvement social accuse douze ans de défaites depuis le CPE en 2006.

L’ADN des « gilets jaunes » nous importe peu : un mouvement social n’est pas chimiquement pur. Ce qui nous intéresse c’est la catalyse et l’expérience chimique. Les pratiques qui circulent, les gestes qui s’inventent, les joies en éclosion. Les devenirs possibles, plus que les déterminismes ou les jeux d’appareils.

Ni identité, ni pureté : les questions que nous posons sont stratégiques. Quels gestes pour intensifier la séquence ? Comment les forces émancipatrices du mouvement social, des territoires en luttes, des quartiers populaires, du mouvement pour la justice climatique peuvent y prendre part, s’y laisser bousculer, y mêler leurs colères ? Comment pérenniser des coordinations autonomes sans attendre l’essoufflement ou le piège des porte-paroles ? Que pourrait devenir un mouvement de colère sans identité politique affirmée et traversé d’énormes contradictions internes ?

Ces mouvements doivent nous bousculer, et la moindre des choses est de rester humble, sans être pour autant aveugle ou complaisant. Samedi 24 novembre, à Paris, nous irons dans la rue. Nous irons à la rencontre de cette multitude hétéroclite que nous nous refusons à toiser en surplomb. Nous partagerons des slogans et si besoin du sérum physiologique. Nous en ferons partie, et nous prendrons parti si des comportements inacceptables se manifestent. Nous bataillerons pour nos idées sur des barricades de palettes plutôt que retranchés derrière un écran.

Avec joie, nous ajouterons à cette colère kaléidoscopique et sans médiations notre propre couleur. Avec ou sans gilets.

Nous constituons une adresse : millegilets@riseup.net pour récolter tous types de témoignages, idées, propositions pour poursuivre le débat et les questionnements lancés dans cette tribune.

Source : https://reporterre.net/Nous-aussi-engages-dans-les-luttes-sociales-et-ecologiques-enfilerons-des?fbclid=IwAR36G-q3qPnvShm23qG8TLlZ5HCowX9agJp-EPDNOnBSPLtCEylfuwldcco
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Ven 23 Nov - 20:48
« Gilets jaunes » : « Taxons l’industrie polluante au lieu de surtaxer les ménages ! »

Le Plan climat présenté en juillet 2017 faisait la part belle à la grande industrie et pénalisait déjà les ménages. Une augmentation spectaculaire de la taxation des produits énergétiques des ménages était en effet annoncée, mais rien n’était dit sur la pollution par les grands centres industriels, certes réglementée à Bruxelles mais dont l’enjeu écologique est autrement plus important que la pollution par les ménages. Les émissions de dioxyde de carbone des ménages (circulation automobile et chauffage domestique) représentent en effet le quart des émissions totales de dioxyde de carbone alors que les émissions de l’industrie en représentent plus de la moitié.

Fin 2018, nous voici en face des premiers résultats de cette politique. La colère des ménages, les plus modestes, est grande. Qui aurait pu imaginer qu’ils descendent dans la rue en dehors de tout encadrement syndical et politique ? Depuis le 1er janvier, les taxes sur les produits énergétiques ont été calculées à partir d’un prix de la tonne de CO2 de 44,60 euros au lieu de 30,50 euros.

Et cette augmentation de 46 % n’est qu’une étape puisque le prix de la tonne de carbone facturée aux ménages atteindra, selon la loi de finances 2018, 86,20 euros en 2022, soit un doublement dans un temps record. L’impact de ces hausses sur les dépenses de gazole, d’essence, de fioul domestique et de gaz des ménages sera considérable. Le gouvernement, qui a fait fort peu d’efforts en matière de réduction des dépenses publiques en 2018, contrairement aux engagements pris pendant la campagne présidentielle, espère trouver là une manne financière pour rester en dessous des 3 % de déficit public (2,8 % du PIB en 2019).

Dans le même temps, le prix de la tonne de CO2 facturée aux douze mille grands centres industriels européens dans le cadre du marché des quotas de carbone varie entre 15 et 20 euros. Ce prix a certes augmenté depuis quelques mois, alors qu’il se situait entre 4 et 8 euros depuis 6 ans, mais la réforme récente de ce marché reste très insuffisante. L’Allemagne utilise encore ses centrales à charbon pour produire 40 % de son électricité ! Les experts estiment que, pour être incitateur, le prix de la tonne de CO2 devrait au moins se situer à 35-40 euros.

Plus d'info:
https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/11/23/gilets-jaunes-taxons-l-industrie-polluante-au-lieu-de-surtaxer-les-menages_5387515_3232.html?fbclid=IwAR0MweHQqGbPmhuXgC5wDqw37BcBcwoZJ03tEiRHAsrG4Z5Us0qAciovMHw
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Mar 27 Nov - 0:19


Dernière édition par Admin le Mar 27 Nov - 1:23, édité 1 fois
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Mar 27 Nov - 1:12
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louix
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Mar 27 Nov - 1:21
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Mar 27 Nov - 20:51
La planète est sauvée !

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Mar 27 Nov - 21:08
les gilets rouges arrivent !

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Mar 27 Nov - 21:13
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Fred
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Jeu 29 Nov - 9:19
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La transition, vite !
par Jean-Marc Jancovici et Matthieu Auzanneau

Une grande nation doit maintenant avoir l’audace et la lucidité de montrer la voie. Se contenter d’augmenter les taxes sur les combustibles fossiles sans planifier une alternative cohérente, c’est évidemment faire le lit du populisme. Où est cette cohérence aujourd’hui ? Plus de 5 milliards de recettes des taxes sur les carburants – de loin le premier poste de dépense de la transition énergétique – vont financer éoliennes et panneaux photovoltaïques, qui n’aident en rien à sortir des énergies fossiles. En effet, l’électricité française est déjà largement décarbonée, grâce à nos centrales nucléaires et à nos barrages. Pourquoi ne pas utiliser cet argent pour financer la fin des chaudières au fioul, et aider massivement les plus modestes à avoir un logement bien isolé du froid ?

Plus d'info :
https://usbeketrica.com/article/la-transition-vite?fbclid=IwAR3rBy5AdmibmicrldgQ1S6GTZEaFKmMkPXbWSxKjogpUj7t2Aq9rQK8VHA
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Les gilets jaunes et l'avenir du climat en presqu'ile  Empty Re: Les gilets jaunes et l'avenir du climat en presqu'ile

Lun 3 Déc - 12:45
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louix
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Les gilets jaunes et l'avenir du climat en presqu'ile  Empty Re: Les gilets jaunes et l'avenir du climat en presqu'ile

Lun 3 Déc - 15:31
"J'appelle les #GiletsJaunes à venir marcher avec nous le #8décembre pour le climat en leur disant : la cause des inégalités et celle de la destruction de la planète est la même. Je tend la main aux #GiletsJaunes" Le réalisateur de Demain, Cyril Dion dans #CPolitique



sinon plus rapide l'extrait de la vidéo facebook de Cyril DION à voir https://www.facebook.com/cpolitique/videos/204868050397603/
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Mar 4 Déc - 14:35
Les riches détruisent la planète. À bas les riches.

L’exaspération populaire manifestée par l’explosion des Gilets jaunes manifeste le ras-le-bol de l’injustice. Elle ouvre la voie à une politique écologique et sociale. Mais l’autoritarisme menace.

Un poil d’histoire n’est jamais inutile. Reporterre est né sous sa forme numérique en 2007. Il s’agissait au départ d’accompagner le livre Comment les riches détruisent la planète (Seuil) en montrant par l’information, au jour le jour, que les idées de l’ouvrage se traduisaient et se lisaient dans la réalité.

Il se trouve que ce livre a connu le succès, de nombreuses traductions, et semble-t-il influencé pas mal de gens. Que disait-il ?

• que la crise écologique s’approfondissait et mettait en péril les possibilités futures d’une vie digne sur Terre ;
• qu’elle était indissociable d’une crise sociale marquée par la montée des inégalités depuis les années 1980 et la constitution d’une oligarchie coupée de l’intérêt général ;
• que cette oligarchie, ou ces riches, avaient une responsabilité éminente dans la crise écologique, tant par leurs actes que par le modèle culturel de consommation excessive qu’ils propagent ;
• que l’oligarchie manifeste une tendance autoritaire de plus en plus marquée, reculant sur la démocratie pour maintenir ses privilèges.

Sur tous ces points, hélas, la réalité a confirmé la validité du diagnostic. La seule bonne nouvelle est qu’il est devenu une sorte de lieu commun. Et bien documenté : on sait par exemple que les 10 % les plus riches sur ce globe comptent pour 45 % des émissions mondiales de dioxyde de carbone, ou qu’en France, chaque personne appartenant aux 1 % les plus riches émet plus de 200 tonnes de gaz à effet de serre par an, contre 6 par personne en moyenne...

L’explosion du mouvement des Gilets jaunes apparaît ainsi comme une mise en acte de la distorsion devenue insupportable entre une classe dominante qui poursuit son ouvrage nuisible et la vie quotidienne de millions de personnes où s’éprouve jour après jour la déliquescence de l’État protecteur et la dureté de conditions de vie qui se dégradent. Il est parti d’une mise en cause d’un acte posé comme écologique - l’augmentation de la taxe carbone - pour parvenir à la contestation de l’injustice globale :

• comment prétendre agir pour l’écologie par la taxe quand d’un côté, on abaisse l’impôt sur les grandes fortunes - l’économiste Lucas Chancel rappelle qu’en France, « l’imposition sur le capital est désormais plus faible que sur les revenus du travail » - et qu’on subventionne massivement les entreprises par le CICE (crédit d’impôt pour l’emploi et la compétitivité) ?

• comment prétendre agir pour l’écologie par une taxe sur les combustibles fossiles quand dans le même temps on construit des autoroutes, on ferme les lignes de chemin de fer qui permettent de se passer de la voiture, on freine la rénovation énergétique qui aiderait les plus pauvres à consommer moins de fioul ou d’énergie ?

• comment prétendre agir pour l’écologie quand on ferme les services publics de proximité - maternités, gares, écoles, postes, hôpitaux,... - qui sont aussi indispensables à tous que le « pouvoir d’achat » ?

L’expression de la colère populaire pointe clairement ces contradictions du discours des dominants. Elle n’est pas un refus de l’écologie, mais un refus de l’injustice.

Il en va de la responsabilité de toutes celles et ceux qui savent que la question écologique est le problème politique majeur de ce XXIe siècle de répondre aux questions posées par les Gilets jaunes : en montrant que la justice sociale - et plus largement, le sentiment d’une société unie - passe par le chemin d’une écologie au service de tous. Et que pour concilier l’écologie et la vraie vie, on peut « consommer moins, répartir mieux », et chercher à avoir « moins de biens, plus de liens ».

Le moment est délicat et difficile : le péril du recours à une violence d’État démesurée est bien présent. Et la possibilité que le discours simple de l’extrême-droite l’emporte est grande, une possibilité qu’accepteront toujours les classes dominantes, qui savent qu’elle leur garantit le maintien de leur position. Mais les périls ne doivent pas empêcher d’agir. Et de répéter, jour après jour, que le premier péril est écologique, et que pour s’en prémunir, il nous faut une société juste et, osons ce mot presque dévalué, fraternelle.

Nous sommes partis de l’histoire de Reporterre. Pour vous dire aussi que depuis 2007, jour après jour, nous faisons ce travail d’information, sur la situation écologique, sur les luttes, sur les alternatives qui nous donnent de l’espoir et de l’énergie. Et vous êtes de plus en plus nombreuses et nombreux à nous accompagner : plus de 21.000 visiteurs par jour ! Pour un média sans publicité, sans actionnaire, libre d’accès, qui pose l’information comme un bien commun.

On continue ! Et cette semaine, voici une grande nouveauté :
• une lettre d’information quotidienne, en plus de la lettre hebdomadaire. Pour vous inscrire, c’est ici.

Deux autres événements, aussi :
• le suivi quotidien de la COP24 sur le climat : tous les jours, Reporterre vous raconte ce qui se passe en Pologne, parce que Gilets jaunes ou pas, la question climatique reste essentielle ;
• la rencontre de mercredi 5 décembre sur les Héros de l’environnement : parce que partout dans le monde, des dizaines de personnes meurent pour sauver la planète, et qu’il faut les soutenir et leur rendre hommage.

Source : https://reporterre.net/Les-riches-detruisent-la-planete-A-bas-les-riches?fbclid=IwAR2Lwf1WYWlykvAAkXEFFuGydpHKt3TLU2JA79KxkuifagXcYH69B_o8dlM
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Mar 4 Déc - 15:00
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Les gilets jaunes et l'avenir du climat en presqu'ile  Empty Re: Les gilets jaunes et l'avenir du climat en presqu'ile

Mer 5 Déc - 10:22
Retour sur une conférence de 2015 très liée à notre actualité : Naomi Klein : "Tout peut changer, capitalisme et changement climatique"

Il y a longtemps que les environnementalistes considèrent le changement climatique comme un remarquable facteur d'égalisation qui n'épargnera personne, riche ou pauvre. Voilà qui aurait dû nous réunir. Or tout indique que c'est précisément le contraire qui se produit. Naomi Klein

"La société se divise toujours plus entre les riches, qui disposent de moyens appréciables de se protéger de la fureur du climat, et le reste des gens, laissés à la merci d'États de plus en plus dysfonctionnels."

Naomi Klein, journaliste et essayiste, auteure notamment de Tout peut changer, capitalisme & changement climatique
Jade Lindgaard, journaliste
John Jordan, militant altermondialiste.

Elle montre également que la bataille pour la transition vers des sociétés justes et durables est largement engagée. Les mobilisations sociales pour la justice climatique ouvrent en effet la voie vers une transformation radicale de nos sociétés : changer le monde plutôt que le détruire.

Exemple : Amener les jeunes à la désobéissance avec les simulations des combats à mener dans des jeux : Climate games
Le plus grand jeu d'aventure et de désobéissance du monde (dans la vie réelle mais aussi sur le net)


Source :
https://www.franceculture.fr/conferences/universite-paris-8/naomi-klein-tout-peut-changer-capitalisme-et-changement-climatique?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR0KOhcQVPCErNHP2yNSytGDj0nOirblXx_24Z0_GpbPfjRUfhTZXMZqwpE#Echobox=1543917652
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Les gilets jaunes et l'avenir du climat en presqu'ile  Empty Re: Les gilets jaunes et l'avenir du climat en presqu'ile

Mer 5 Déc - 10:45
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Les gilets jaunes et l'avenir du climat en presqu'ile  Empty fins du monde et fins de mois même combat

Jeu 6 Déc - 9:05
Jaunes, verts : mêmes colères

Les « fins de mois » et les « fin du monde » sont tout autant « victimes de ce système plumant les plus pauvres pour donner aux plus riches en même temps qu’il saccage la planète », explique l’auteur de cette tribune. Qui propose une taxe carbone permettant de financer la transition énergétique et la justice sociale et appelle aux rassemblements du 8 décembre.

Les gilets jaunes et l'avenir du climat en presqu'ile  Arton110

Le gouvernement voudrait bien diviser, ou voir s’affronter, entre les « fins de mois » et les « fin du monde », celles et ceux qui combattent sa politique.

Nous ne tomberons pas dans ce piège pour deux bonnes raisons :

   La première est que nous sommes « en même temps » les un-e-s et les autres. Nous sommes victimes de ce système plumant les plus pauvres pour donner aux plus riches en même temps qu’il saccage la planète et les conditions mêmes de nos vies à moyen terme.
   La seconde est que nous voyons bien que ce gouvernement n’apporte aucune solution réelle ni à nos problèmes individuels de fins de mois ni à notre problème collectif de fin du monde. Le chômage de masse est toujours là, les inégalités sociales explosent et « en même temps » la biodiversité recule et les émissions de gaz à effet de serre responsables du dérèglement climatique ont augmenté de 3,2 % en 2017 au « pays de la COP21 »  !

Bref, il y a beaucoup de beaux discours, tant pour le climat que pour le pouvoir d’achat, tant contre le chômage que contre les gaz à effet de serre. Mais seulement ça : des discours. Les actes eux, les politiques concrètes, sont trop souvent le contraire exact des belles intentions proclamées.

Et de cela nous n’en pouvons plus ! Nous ne supportons plus ce sentiment profond qu’on se fiche de nous, et qu’au lieu de servir l’intérêt général, la puissance publique le sacrifie au profit d’une minorité déjà trop riche, trop puissante et aux comportements socialement et écologiquement dévastateurs.

Des décennies de politiques néolibérales ont considérablement dégradé nos sociétés, menaçant sérieusement la démocratie et le vivre ensemble, sapant nos libertés, l’égalité et la fraternité. Dans le même temps, le capitalisme et la religion de la croissance à tout prix ont réussi à déstabiliser les conditions mêmes de nos vies sur terre, par la perturbation dangereuse de la biodiversité, des grands équilibres écologiques et du climat lui-même. Les scientifiques nous en alertent, par dizaines de milliers : nous n’avons plus que quelques années pour agir, massivement, si nous voulons éviter le pire à nos enfants.
Des propositions portées depuis presque dix ans

Nous souffrons des mêmes maux même si nous ne réclamons pas toujours les mêmes remèdes. Nous souffrons de la baisse de notre pouvoir d’achat, de l’injustice sociale et fiscale, de l’exclusion et du chômage, du démantèlement des services publics ou des trains de nuit, de notre dépendance à la voiture individuelle, de la dégradation de notre environnement, de la contamination de notre air et de notre nourriture, de la déstabilisation du climat.

Au moment où le Premier ministre annonce un moratoire sur la hausse de la taxe carbone, soulignons d’abord que les gilets jaunes et beaucoup de militant.e.s climat étions d’accord pour la juger socialement injuste et écologiquement inefficace. Socialement injuste car après la suppression de l’ISF et les multiples cadeaux fiscaux faits aux plus riches, il était inacceptable pour les plus pauvres d’être encore plus taxés et ponctionnés. Écologiquement inefficace car ses recettes loin d’être intégralement affectées à la transition écologique finançaient le budget général voire carrément, via le CICE, des entreprises polluantes ! Le moratoire annoncé doit être l’occasion d’une remise à plat totale de la fiscalité en France pour aboutir au plus vite — il y a urgence — à une réforme fiscale globale ayant deux objectifs essentiels : la justice sociale et la transition écologique. Nos mobilisations doivent continuer jusqu’à gagner sur ce point fondamental.

Mais puisqu’il faut laisser sous le sol sans les exploiter les trois quarts des réserves d’énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) actuellement connues si on veut limiter l’emballement du climat, la question se pose toujours de la manière de limiter au maximum la consommation de ces énergies là. Bref, comment concevoir dans la cadre de cette réforme fiscale globale une taxe carbone permettant elle une transition massive, juste et solidaire vers un autre système, plus soutenable. Voici, pour tenter d’avancer dans le débat et la réflexion commune avec toutes celles et ceux qui luttent en ce moment, les propositions portées depuis presque dix ans déjà par le mouvement « urgence climatique et justice sociale » Bizi !

Nous voulons une taxe carbone s’appliquant, sans aucune exception (kérosène, sites industriels soumis au marché carbone européen, etc.), à tous les carburants, moyens de chauffage, productions diverses provenant des énergies fossiles. Son taux sera ambitieux, permettant de dégager des recettes de plus en plus importantes qui serviront intégralement à financer deux grands postes :

   la transition énergétique avec l’isolation des logements, le changement des modes de chauffage, un réaménagement du territoire, le développement des transports collectifs de proximité dans les villes et les campagnes, du télétravail, des infrastructures cyclables et d’une indemnité kilométrique vélo obligatoire, du fret ferroviaire, maritime et fluvial, la reconversion de l’agriculture industrielle, le développement des énergies renouvelables ; tout cela sera fortement créateur d’emplois et tout cela sera bon pour notre pouvoir d’achat en nous permettant de dépenser moins d’argent en chauffage, déplacements, et en nous protégeant contre les hausses inévitables et très importantes du pétrole et du gaz dans les années à venir ;
   la justice sociale avec un fond de solidarité pour les ménages les moins aisés ou vivant dans les zones provisoirement mal desservies par les transports collectifs. Ce fond permettra, par des chèques forfaitaires, de compenser le surcoût mensuel causé chez ces secteurs-là de la population par la taxe carbone, le temps qu’ils aient accès à de véritables alternatives de déplacement, le temps que leur logement ait été isolé et équipé d’autres modes de chauffage... L’objectif est que la taxe carbone soit totalement compensée pour les 50 % les moins riches de la population, et que les 20 % les plus pauvres aient même à gagner dans la mise en place de ce système. Ce fond servira également à contribuer au financement des efforts de réduction d’émission de gaz à effet de serre et d’adaptation aux conséquences du changement climatique dans les pays du Sud.

Faisons le maximum pour se retrouver, marcher ensemble ou au moins dialoguer


Cette taxe carbone s’intégrera dans une réforme globale de la fiscalité en France (visant à faire porter un effort supplémentaire en faveur de la transition sociale et écologique sur les 20 % les plus riches de la population. À titre d’exemple, rappelons ici qu’il y a plus de deux millions de millionnaires en France) et devra être accompagnée d’un plan européen de financement de la transition.

Le samedi 8 décembre, plus de 140 marches sont organisées partout en France pour sonner l’urgence climatique, n’en déplaise au ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, qui a osé demander leur annulation. Le même jour, les Gilets jaunes seront très certainement mobilisés dans un grand nombre d’endroits. Faisons le maximum pour se retrouver, marcher ensemble ou au moins dialoguer.

Le 8, manifestons nos colères et nos demandes de manière unie, déterminée et non violente. Construisons ensemble des propositions répondant à la fois au court et au moyen terme. Luttons « en même temps » contre l’injustice sociale et la précarisation de notre quotidien, et pour préserver un monde vivable pour nos enfants.

Oui, ensemble, nous sommes une force immense, et nous pouvons changer le système avant qu’il ne soit trop tard.


Source : ttps://reporterre.net/TRIB-Jaunes-verts-memes-coleres?fbclid=IwAR2ZgXVSRKL9avpNddonGzdA_g9JFYID7OQ06iZlnmt18mNkGY0qnAsUHHk
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Fred
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Les gilets jaunes et l'avenir du climat en presqu'ile  Empty Re: Les gilets jaunes et l'avenir du climat en presqu'ile

Mar 11 Déc - 13:01
Les réalisateurs Laure Noualhat et Cyril Dion présentent «Après-demain» ce mardi soir sur France 2, un documentaire dans la lignée du film à succès «Demain». Dans une interview croisée, ils détaillent comment le contexte social et environnemental français est favorable à l'émergence d'un mouvement citoyen d'ampleur.

Avez-vous été surpris par le succès des initiatives présentées dans Après-demain ?


Laure Noualhat : J’ai vu et compris que le documentaire Demain a servi de support pédagogique pour le passage à l’action de beaucoup de personnes. Il fout la patate. Seulement, je reste convaincue que même si on agrège de nombreuses petites initiatives, elles ne peuvent pas apporter une solution au problème de l’effondrement auquel nous faisons face. Elles permettent de mettre les gens en mouvement pour qu’ils créent plus de résilience. Pour certains, c’est aussi une stratégie pour ne pas sombrer dans la dépression. Le message de notre film est résumé par ce que dit Rob Hopkins [activiste britannique initiateur du mouvement des villes en transition, ndlr] à la fin : «Si vous ne voulez pas participer à la transition, c’est votre problème. En attendant, nous on vit mieux, on boit de meilleures bières, et on est plus indépendants du système financier international.»

Cyril Dion : On donne un sens à notre vie.


Laure Noualhat : Il n’y a jamais eu un tel alignement de planètes pour faire émerger un vrai mouvement citoyen sur l’environnement.

Cyril Dion : Aujourd’hui, même des Youtubeurs s’engagent. Norman a eu peur de le faire, peur que ce soit clivant pour sa communauté. Le fait qu’il ait accepté de lancer un message presque politique, c’est un marqueur culturel intéressant. Toutes les luttes se rejoignent. Si les gens descendent dans la rue pour attaquer le système capitaliste inégalitaire, ils défendent par effet de ricochet la préservation des ressources naturelles. On ne sait pas à quelle vitesse cette connexion peut se faire. Cela peut aller très vite

SOurce : https://www.liberation.fr/planete/2018/12/11/dion-et-noualhat-face-a-l-effondrement-notre-deni-est-une-maniere-de-survivre_1697125?fbclid=IwAR3xTZG5ksiT191dg49PS4K5nR-07-5RijdE1p9rgd9hdas-L3wm4Lfi2U4


Dernière édition par Fred le Mer 12 Déc - 17:37, édité 1 fois
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Mar 11 Déc - 21:02
« Désormais la lutte contre les inégalités est intrinsèquement liée à la lutte contre le réchauffement »

Dans un entretien au Monde, Laurence Tubiana, ancienne ambassadrice de France sur les questions climatiques, aujourd’hui directrice de la Fondation européenne pour le climat et membre du Haut Conseil nouvellement créé par lr président de la République Emmanuel Macron, estime que la crise actuelle vient, en partie, de ce que le gouvernement a « augmenté des taxes qui pèsent davantage sur les ménages les plus pauvres, sans assurer un accompagnement suffisant et une juste répartition des efforts ».

De fait, il n’a échappé à aucun des « gilets jaunes », ni à personne, que les transports aériens ou maritimes, tout autant responsables d’émissions de gaz à effet de serre, sont exempts de taxation climatique. Bon nombre de commentateurs et de responsables politiques prennent conscience que la justice sociale, l’équité devant l’effort à accomplir, sont des conditions nécessaires à la lutte contre le réchauffement.
Erosion des transports collectifs

C’est un discours de plus en plus consensuel sur la gauche de l’échiquier politique : à l’aune de la crise environnementale, la lutte contre les inégalités n’est plus un objectif politique en soi. Désormais elle est intrinsèquement liée à la lutte contre le réchauffement. De trop grands écarts de richesses rendront insupportables aux plus pauvres la moindre réduction de consommation matérielle.

   Les pouvoirs publics continuent à investir dans des autoroutes et à défendre des grands centres commerciaux


https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/08/desormais-la-lutte-contre-les-inegalites-est-intrinsequement-liee-a-la-lutte-contre-le-rechauffement_5394553_3232.html?fbclid=IwAR1k_8jfxwqWIUkydkVsO-Glt4cHe5L5PJwx-5R6upv7XVNKKb2rMAm5UFU
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Les gilets jaunes et l'avenir du climat en presqu'ile  Empty Infographie : la galère de la mobilité en ruralité

Mer 12 Déc - 15:53
Une infographie concernant la mobilité dans le monde rural

Les gilets jaunes et l'avenir du climat en presqu'ile  Double10

Accessible en zoom ici https://marinejoumard.com/Ruralite-la-galere-de-la-mobilite
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Les gilets jaunes et l'avenir du climat en presqu'ile  Empty Sociologie des gilets jaunes

Mer 12 Déc - 18:05
Sociologie des gilets jaunes :

C’est Le Monde qui les publie en pages Débats & analyses : âgés de 45 ans en moyenne, ils appartiennent aux classes populaires ou à la « petite » classe moyenne. La catégorie des employés est surreprésentée : 33% des participants et 45% des actifs présents, alors qu’ils sont 27% de la population active française. Les ouvriers ne comptent que pour 14% des « gilets jaunes ». Les artisans, commerçants et chefs d’entreprise sont également bien représentés : 10,5%, et 14% des actifs présents, contre 6,5% de la population active. Les cadres sont peu nombreux : à peine 5% des participants, 7% des actifs présents contre 18% au niveau national. Les inactifs forment le quart des participants au mouvement et pour l’essentiel ce sont des retraités. Autre particularité notable, la forte proportion de femmes, souvent issues des classes populaires et traditionnellement peu mobilisées politiquement. 25% de l’ensemble est diplômé du supérieur et 35% titulaire de BEP ou CAP. Des ménages aux revenus modestes : en dessous du revenu médian de près d’un tiers. 33% se déclarent apolitiques, les autres se situent à l’extrême gauche (15%), à l’extrême droite (5,4%), à gauche (42,6%) et à droite (12,7%). Pour presque la moitié d’entre eux c’est leur première mobilisation. Outre les revendications sur le pouvoir d’achat, et l’« accès à un standard de vie » incluant des loisirs « de plus en plus inaccessibles », ou encore la dénonciation de l’injustice fiscale, les « gilets jaunes » expriment « une exigence de respect et de reconnaissance » de la part du pouvoir politique, qui peut aller jusqu’à la demande de réformes institutionnelles.

Résonances

C’est pourquoi, dans les pages Débats & controverses de L’Humanité, l’anthropologue Bernard Kalaora reprend la notion de « résonnance », théorisée par Hartmut Rosa dans son dernier ouvrage Résonance : une sociologie de la relation au Monde (La Découverte). L’objet « gilet jaune », notamment, « est un moyen de reconnaissance mais aussi une façon de se sentir connecté et en résonance avec les autres », d’éprouver sa « capacité à atteindre et à faire bouger quelque chose et donc à agir sur le monde ».

   Pauvres en monde ou dépourvus de monde, pour la plupart oubliés des politiques et des économistes, assignés à des espaces en déshérence, urbains ou ruraux, ils ont dans l’expérience de l’interaction née d’un tel processus, le sentiment d’être enfin au monde.

Et ce sentiment pourrait bien compter davantage que les résultats concrets, espérés ou obtenus. « Toucher en l’autre une corde vibrante et sensible » dans la froideur technocratique du monde désincarné de la politique néolibérale, la motion serait de nature à rencontrer le cœur du projet de l’écologie : renouer avec notre environnement.
Organisations alternatives

L’hebdomadaire Le un est consacré à « la révolte des oubliés ». Le géographe Jacques Lévy y pointe la contradiction de ceux qui souhaitent « voir augmenter le pouvoir d’achat en diminuant la taxation et la solidarité » mais qui « réclament aussi davantage d’État, attendant de lui plus de services ». Ce qu’il désigne comme « naïveté » pourrait aussi bien faire « leur force face aux professionnels de la politique dont la société française dans son ensemble a appris à se méfier. »

   On pourrait imaginer sortir de cet épisode par le haut en accélérant la mise en place d’une démocratie interactive complétant la démocratie représentative par des dispositifs d’échange permanents.

Jacques Lévy tente de traduire le message paradoxal des « gilets jaunes » en évoquant les propos de Bertolt Brecht : « nous ne devons pas penser le futur à partir des bonnes vieilles choses, mais des nouveautés désagréables ». Du coup, « l’avènement d’une république démocratique animée par des citoyens libres et responsables est encore devant nous ». Dans Les Echos, en pages Idées & Débats, Héloïse Berkowitz analyse le mouvement en termes de théorie des organisations.

   Pas de hiérarchie apparente, pas de règles pour guider l’action, pas de surveillance du respect de ces règles et pas de sanctions en cas de non-respect... Il s’agit de ce que des chercheurs suédois ont baptisé une organisation « partielle », reposant uniquement sur le critère d’appartenance, composée d’individus hétérogènes, seulement réunis autour du symbole du gilet jaune et du besoin partagé d’être vus.

La chercheuse au CNRS plaide pour la mise en place d’organisations alternatives, qui « pourraient alors dialoguer avec les syndicats et les politiques ». Et avec les ONG s’adresser au pouvoir. « Mais aussi, plus globalement, à la société française, soumise à des changements profonds – numérisation du travail, transition  écologique… – sans gouvernance collective adaptée à leur complexité. »

Source : https://www.franceculture.fr/emissions/le-journal-des-idees/le-journal-des-idees-du-mercredi-12-decembre-2018?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR2z50Vvpd3HI_Y9UOc9WGLQtLIOmqrI0BX4Wfue34g1H9eYSJNhHvJvGqY#Echobox=1544620865
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Les gilets jaunes et l'avenir du climat en presqu'ile  Empty Re: Les gilets jaunes et l'avenir du climat en presqu'ile

Mer 12 Déc - 19:07
« Ici, on ne veut pas reproduire le système qu’on combat »

« Moi, au départ, je me méfiais beaucoup, poursuit-elle. Mais ici, c’est sincère, malgré leurs différences les gens veulent s’unir et s’écouter. Ce n’est pas le cas partout. Hier, j’ai discuté avec quelqu’un de complètement opposé pour faire comprendre que la crise, ce n’est pas la faute des gens au RSA ou des migrants, mais à cause de l’évasion fiscale, des actionnaires, des ultrariches », poursuit-elle. « Petit à petit, les positions bougent.
« Je me suis dit que c’était le moment ou jamais, il fallait essayer de faire quelque chose »

« On cherche des solutions collectivement, mais ce n’est pas facile »

Plus d'info : https://reporterre.net/Sur-les-ronds-points-les-Gilets-jaunes-refont-la-democratie?fbclid=IwAR1KdFBFKW8sELnFOSFzPZWl2x48jFms2dSl8f07tgor5PUyd7ZWmS2wsyQ
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